✣ prénom(s) Vera ✣ nom Arnold, Stojković de son nom de jeune fille ✣ âge 23 ✣ date et lieu de naissance 07/12/2000, quelque part en ex-yougoslavie ✣ situation Veuve ✣ orientation Non renseigné ✣ raison de votre arrivée sur poveglia Meurtre (s)✣ groupe Guilty ✣ avatar Anna Speckhart

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i am who i am

Si elle était plus naïve, elle pourrait croire qu'elle a tout vécu, tout connu. Des hommes et de leurs instincts délétères. Du monde et de ses inclinations perverses. Les ombres des charniers, et les vautours qui dansent autour. Elle pourrait croire qu'elle a tout compris du cynisme de sa génération et de la noirceur du monde. Que le chaos dans lequel elle est née est derrière elle, dans des mains inconnues aux paumes couvertes de sang. Elle pourrait croire que plus jamais de son existence, elle ne connaîtra la peur, l’effroi. Elle pourrait et elle aimerait. Sincèrement.
Mais elle est trop lucide pour ça, trop réfléchie... trop pragmatique surtout. De la morbidité de cette terre, des esprits sordides qui l'a recouvrent, elle n'en a entraperçue qu'une partie. Elle n'est pas sur qu'il y ait du bon en chacun des gens.  De la violence par contre, oui. De la laideur, aussi. Du désir également. Elle a côtoyé les trois. Séparément ou cumulés, sous toutes leurs formes possibles, imaginables et expérimentales.
Ça aurait du la laisser sur le carreau, toute cassée, toute brisée, et elle aurait aimé. Peut-être se serait-elle alors sentie plus normale, plus humaine. Au lieu de quoi, elle a continué de rire, robuste et inébranlable qu'elle était. Là d'où elle vient, on ne s’apitoie pas sur son sort ; on a pas le temps pour ça. Chaque seconde est un combat intériorisé, chaque bouffée d'air, inspirée ou expirée est un pied de nez. En presque vingt-quatre ans, elle ne s'est que très rarement plaint, trop occupée qu'elle était à survivre.  Le pire dans la vie, c'est de mourir. Le reste, on peut s'en accommoder quoi qu'il advienne.  Il y a des questions qu'elle ne se posent pas, trop peur qu'elles la retiennent, trop peur qu'elles l’enchaînent. Elle préfère largement répondre à celles des autres, les écouter même lorsqu'ils n'en ont pas. Elle n'est pas spécialement chaleureuse ; elle ne pense pas être particulièrement gentille non plus. La douceur de son être tient plus de l’indifférence qu'autre chose. Mais la manière dont elle entoure de sa présence est sans faux-semblant.
Elle est comme ça Vera, animée d'un feux comme seuls peuvent l'être ceux qui n'ont aucun doute, soit sur la magnificence, soit sur l’insignifiance de la création.

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behind the screen

✣ pseudo/prénom Mando ✣ âge 20 ans et (presque) toutes mes dents ✣ comment t'es arrivé(e) ici Par un pure (et merveilleux) hasard ✣ présence 7/7 ✣ double compte Pas encore mes p'tits loups ! ✣ scénario ou personnage inventé inventé ✣ un dernier mot Ce forum est BOMBASTIQUE ! ✣ et les jolis crédits TUMBLR

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[color=indianred]ANNA SPECKHART[/color] ✣ Vera Arnold

C'est une tache au milieu du reste, une tache blanche dans un monde en nuances de gris. A travers ce champ de véhicules calcinés, on peut voir sa jupe valser et s'envoler. Et dans cet endroit où gisent les vestiges d'une ère qu'elle-même n'a pas connue, elle est d'une grâce certaine.
A ce qu'il parait, il fût un temps où subsistaient quelques traces d'humanités par ici...quelques traces de bon sens et d'autres notions disparues. C'est ce qui se dit du moins. Elle, ne saura jamais. Elle n'a pas vu tout ça partir en fumé, elle n'a pas vu l'âge du chaos s'installer. Elle, a grandit entre les chars abandonnés et les carcasses incendiées. Et tandis qu'elle ère au milieu de ce sépulcre mécanique, sa voix fluette et guillerette se mêle à une autre plus grave, plus posée.
A quelques kilomètres de chez elle, on apprend aux gamines de son âge à se méfier de la rue, des ténèbres, et des monstres qui s'y cachent. Mais sur ces terres de rouilles et de cendres, elle a appris à les dompter ces monstres, à les apaiser avec son petit corps décharné. Pour quelques bouts de papiers froissés, elle bat des cils, se dandine, supplie, minaude; c'est le mieux qu'il puisse lui arriver. Elle attise la convoitise des esprits les plus concupiscents, quand bien même la candeur qu'elle vend est totalement factice.
T'as pas une clope ? Lâche-t-elle en le regardant par dessus son épaule. Ses yeux sont fardés de khôl. Trop grands pour être innocents. Trop indifférents habituellement...mais pas ce soir, pas face à...cet homme. Elle déglutit.
Elle préfère les monstres, plus sauvages, plus bestiales, mais plus prévisibles et tellement faibles... Les hommes eux sont compliqués. Très compliqués. Ils ont oubliés leurs instincts primaires, ils ont parfois des cerveaux. Mais tout chez eux est trop cassé pour fonctionner correctement. Les monstres pleures parfois. Les hommes eux, sont tordus et cruels.

*

Elle ne l'ouvrait pas autant avant, elle avait trop peur. Peur qu'il la lâche, qu'il se désintéresse d'elle, qu'il l'abandonne dans les abysses auxquels elle appartient. Parce qu'elle n'est rien cette fille, moins que rien même...Et lui, il a pris la malsaine habitude de lui faire croire le contraire. Ça l'amuse de la voir se débattre, de la voir fuir les méandres de son esprit disloqué. Elle sait à quel point il est mauvais, elle l'a toujours su d'ailleurs...mais avant, elle ne disait rien, trop effrayée qu'elle était. Trop fière également. Fière qu'il l'ait choisie elle, qu'elle soit devenue l'incarnation de son idéologie, l'image du nouvel ordre qui se prépare. Elle était si heureuse d'être à ses cotés, si satisfaite d'elle même et du prodige qu'il avait fait en la prenant sous son aile. Alors ça ne la dérangeait pas, tout ça, ça ne la dérangeait pas qu'il l'a partage avec les autres là, les débiles comme elle les appelle. Parce que si lui il est magnifique, grandiose, génial tout ça...sa suite elle, est composée de déchets, d'imbéciles, de tout ce que cette société a pu produire de pire. Elle en a croisé des tarés, des cas douteux et singuliers...mais ceux là, ceux là ils sont à part. Trop stupides pour se rendre compte de leur faiblesse, trop barbares pour se rendre compte de leur puissance. Elle ne les craint pas, elle les méprise.
Pendant longtemps, elle a évolué dans l'indifférence de leur mots, l'indifférence de leurs regards, de leurs caresses...Mais maintenant qu'il a nourrit son esprit de tous les livres possibles, maintenant qu'il lui a donné plus de liberté qu'elle n'en a jamais possédée, maintenant que les citrons qui couvraient sa poitrine se sont transformées en oranges, elle a tendance à un peu trop pousser.
Elle crie, elle dénonce. Elle dit qu'elle n'est pas là pour se faire casser la gueule par des skinheads dégénérés. Et lui, il ne répond rien. Jamais.  Pour le moment, il lui épargne encore le sang, les membres brûlés et les cervelles éparpillés. Pas prête encore, pas assez punissable...il ne veut pas l’abîmer aussi vite.
Alors pendant un petit temps encore, il ne dira rien, préférant se taire. C'est moins violent mais ça  lui rappelle sa place, sa condition. Ça la bousille mais au moins ça la calme. Elle est mieux ainsi, elle est belle comme ça...conne et gentille.

*

Pour le moment, il y a eu trois grandes périodes dans leur vie commune. Une où elle avait assez de liberté pour le fuir, s'en aller sans se retourner, l'oublier et reprendre sa vie là où elle l'avait laisser. Elle n'a pas voulu.
De ce fait, en est arrivée une autre où elle se savait coincée, emprisonnée, foutue de chez foutue. Mais elle n'a rien fait, trop habituée qu'elle était, trop aveugle sur l'immonde réalité des choses. Et maintenant qu'il sert sa main à l'en broyer, maintenant qu'il la regarde avec cet air faussement énamouré, elle est totalement terrorisée: Son sourire est contrit et sa robe est laide, elle n'a jamais aimé le blanc de toute manière.
Elle est majeure et de la façon la plus légale qu'il soit,  il peut désormais totalement l'engloutir, l'enfermer dans la noirceur de son être. Une signature et voilà, c'est fini, elle lui appartient totalement. C'est tout.
Il efface la poussière de ses origines pour lui offrir...pour lui offrir quoi déjà? Lui même n'a d'occidental que le nom. Nom qui fut sûrement inventé, emprunté ou volé...qu'en sait-elle, il n'est plus à un crime près.

*
Il ne lève jamais la main sur elle, oh ça non : il n'y a que les lâches qui frappent les femmes. Lui ce qu'il préfère, c'est détruire les neurones de son petit cerveau, la regarder mourir en silence. Il sait qu'elle est sur la tangente, qu'elle ne devrait pas tarder avant de basculer. Il n'a encore jamais tuer quelqu'un de l'intérieur, et ça, ça le fait bander. Il faut bien ça pour compenser, maintenant qu'elle n'est plus toute jeune, maintenant qu'elle est vielle et défraîchie. Il l'a fanée trop vite, l'a souillé, l'a maculé du sang de ses victimes, Et puisqu'elle ne l'intéresse plus, il la laisse à sous-fifres. Il ne veut pas la voir, il n'affronte pas son regard quand elle a le courage de dresser la tête vers lui.
Parce qu'il a quelque chose qu'il n'avait pas prévu, un détail tellement grossier, tellement flagrant que c'en est aberrant.
Il l'a façonnée à son image, l'a crée de vices et de boue. Elle a trempé pendant si longtemps dans la sauvagerie qu'elle s'y est habituée. Elle n'a pour lui que dédain et stoïcisme. Qu'il la balance dans un bain d'acide si il le souhaite, mais qu'il le fasse vite alors.
Un jour tu dormiras, et à ce moment là, moi je serais éveillée.
Elle ne plaisante pas. Elle sait se servir d'un fusil, c'est lui qui le lui a appris. Sur des cibles vivantes tiens.
Combien d'amazones faudra-t-il encore pour comprendre qu'un homme n'est vulnérable que si l'on touche à son orgueil ? Car la seule chose qui l'intéresse, la seule chose qui l'importe, c'est le petit pouvoir qu'il a sur les gens. Et après tant d'années à être la mémoire de ses atrocités, ce même pouvoir, elle a finit par l'acquérir. Comment veut-il qu'elle ait peur d'un simple de vendeur de mort? Pauvre type! Désormais, c'est soit lui, soit elle.