✣ prénom sibylle, comme la vieille voyante décrépie au fond de sa roulotte. un prénom qui m'a pourri la vie. moi, la « sorcière », fallait qu'à chaque fois qu'on dégobille mon prénom dans l'air, ça rappelle ces timbrées, juste pour faire le rapport. ✣ nom starkey, 1943. opération destructrice des alliés, il faut croire que ce mot, que dis-je, cette appellation, est maudite et vouée au chaos. mais c'est mon nom. ✣ âge le sujet qui fâche et vous, vous mettez tous les pieds en plein dedans. ma réponse sera à tous les coups « tu m'donnes combien ? » votre réponse se situera entre dix-huit et vingt-trois ans et bien sûr, je vous donnerai raison. jamais, au grand jamais vous ne devinerez que j'ai déjà tapé dans mes trente piges. ✣ date et lieu de naissance 1993. j'ai vu le jour un premier septembre. paraît qu'il faisait beau à canberra, en australie. sauf que c'est une carte postale de mon père qui l'a indiqué. ma mère et moi, on était à prudhoe bay, en alaska, là où on se gèle les meules toute l'année. ✣ situation dans le merdier le plus total. une histoire foireuse. jusqu'à mon arrivée ici, j'étais en couple ou je sais pas. j'sais plus où on en était. mais à présent... volent au vent les miettes de cette relation-fouilli. ✣ orientation qui a dit qu'on est obligé de choisir ? il y a des choses où je préfère encore ne pas me prononcer. un homme dirait « un trou est un trou » et moi, j'vais dire qu'une femme me fera de la lèche aussi bien qu'un homme. ✣ raison de votre arrivée sur poveglia j'ai vendu mon âme au diable, hahaha ! non, j'déconne. paraît qu'aider les pauvres gens en difficulté et punir ceux qui en font n'est pas bien... le monde ne tourne plus très rond si vous voulez mon avis. ✣ groupe mouais... ici c'est comme une colonie de vacances un peu, non ? sinon, j'ai rien à foutre ici. je comprendrais la réalité plus tard, bien plus tard. ✣ avatar paraît que je suis le sosie de monika jagaciak, je pense que ceux qui me disent ça cherchent juste à me flatter, bande d'hypocrites !

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i am who i am

Son comportement est à l'image de son apparence. Simple, agréable. Elle est avenante et généreuse. Elle vous tendra la main et vous comprendra. Elle vous écoutera, vous observera, vous l'apprécierez, probablement. Ou peut-être que vous ne comprendrez pas. Peut-être que sa joie de vivre vous agacera. Mais elle se montrera patiente. Elle se montrera toujours aussi gentille. Elle ne comprendra jamais le mal. Ce que vous penserez à son sujet lui importera peu, vous n'avez pas la moindre importance.

Sa gentillesse n'est qu'un leurre. Pour ressembler au monde, ressemble au monde. Ressemble à la fleur innocente, mais sois le serpent qu'elle cache. Et au plus profond de son âme, masqué par les médicaments qu'elle avale, il y a un monstre. Un monstre de sadisme sans joie. Sans émotion positive. La haine, l'horreur, la violence, l'hystérique, le sarcasme, le cynisme, la moquerie. Maline comme un renard, venimeuse comme un cobra. C'est sans la moindre hésitation que, si elle le pouvait, elle vous promènerait empalé sur une fourche. C'qui se planque en elle, c'est bien certainement le diable lui-même dans un bel emballage doré.

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behind the screen

✣ pseudo/prénom hierophant ou laurie, comme vous préférez. mais vous pouvez aussi m'appeler maîtresse, graou ! ✣ âge 20 ans et toutes mes dents. sauf une. ✣ comment t'es arrivée ici j'ai vu de la lumière alors je suis entrée... non j'déconne, j'suis la déesse des lieux, t'peux pas test ! ✣ présence 7/7 faut bien gérer le forum, n'est-ce pas ? il en est de mon devoir ! ✣ double compte non, par pour l'instant, mais c'est tout de même prévu pour plus tard, hinhin. ✣ scénario ou personnage inventé personnage inventé, tout droit sorti de ma p'tite caboche au cerveau tout mou. ✣ un dernier mot ici ✣ et les jolis crédits ici

Code:

[color=indianred]MONIKA JAGACIAK[/color] ✣ sibylle starkey

l'acidité de ton sang séché te décape la cloison nasale. l'épaisse hémoglobine adhère aux parois de ta gorge, encolle tes cordes vocales. tu voudrais crier mais ça fait des bulles comme une mixture qui bouillonne au fond d'une casserole rouillée. ouvrir tes yeux te donnent l'impression qu'une glue malvenue a engorgé tes sillons. flou, tu le vois de dos ; l'ange sale, le sale ange, qui t'a menée jusqu'ici. qui t'a explosé le nez avant d'y appliquer une toile malodorante pour t'assommer tout en douceur. douceur relativement relative. tu te trouves dans une cuve de glace à la teinte rosâtre. l'ange te vois. tu voudrais t'échapper. il te sourit et ça te fait peur. le chiffon maculé de ton sang revient te voiler le visage. tout s'estompe...

l'amoureux transi ne savait pas. il n'a jamais su qu'à cause de l'ange, tu t'es retrouvée dans la rue. nue sous ton drap blanc tâché de sang. dans ton dos, une couture comme une fermeture éclair a confirmé les adieux à ton rein. l'aimant était bien trop aveugle pour se douter. l'ange t'a volé ton rein, ta dignité, la chaleur de ton corps. l'hypothermie t'avait presque dévorée lorsque l'ambulance te retrouva. santané ange. ange maudit. tu aurais voulu hurler l'injustice, la crier à t'en arracher la mâchoire. tu aurais voulu ta vengeance. mais dans l'ambulance folle qui roulait à l'allure démoniaque, tout s'est fini pour toi. aucun espoir de retour car l'ange et son zombie t'ont bien trop affaiblie. ils t'ont confisqué ta vie.

Au loin, au fond de cette cour de récréation, tourne une ribambelle d'enfants comme une joyeuse farandole dansante. Une ronde inégale, tournant au rythme des éclats de rires et des chants. Les enfants, enfants joueurs. Les enfants, enfants moqueurs. Seigneur, c'que la jeunesse est cruelle. « Ouh la sorcière, une langue de vipère, sa mère est en enfer et elle n'a même pas de père ! » C'est son hymne. La chanson qui rythme sa vie. L'amusement quotidien à ses dépends. Elle est là, au centre de cet attroupement. Recroquevillée sur le bitume, elle attend sagement que cela cesse. Elle se demande patiemment quand cessera la pluie de gravier qui s'abat sur sa peau délicate de gamine sans défense. Ses bras en guise de casque la protègent sommairement. Elle a mal tandis que les cailloux martèlent son corps. Mais la sorcière n'a pas peur. Ceci n'est rien de plus qu'un refrain sur le disque rayé de sa misérable vie.

« Laissez-la tranquille ! » La voix de l'aventurier avait résonné comme un coup de feu. L'enfant aux cheveux fous écartait les méchants à coups de coudes. Il avait heurté de son corps celui de la victime pour la protéger. De ses ailes d'ange gardien, il la couvrait pour parer les cailloux. Et dans un élan, il embarqua sur son dos la belle princesse pour la cacher.
La posant dans l'herbe de l'autre côté de la bâtisse, il se confondit en excuse de ne pas avoir pu arriver plus tôt. Regardant les nuages, leurs dos bien au frais, le garçon parlait à cette fille qui elle, ne causait jamais. Murée dans un silence de mort, elle était écartée des autres. Le seul qui la rendait vivante dans ce monde de brutes, c'était lui. Elle n'avait jamais prononcé son nom mais elle savait que c'était le genre de prénom qui se roucoule tout en douceur et qui vous réchauffe le cœur.

Quelques années plus tard, ce sont les enfants qui ont grandit. La sorcière avait un père, peu fréquentable peut-être, mais qui l'a récupérée pour la mener au pays de la baguette. Elle avait treize ans mais n'en paraissait pas autant. Trop grande, trop mince, elle semblait être une de ces poupées de porcelaine qui se brise au moindre choc. Ainsi, à la rue comme à l'école, un plus grand l'escortait et la protégeait. Tout comme avant, les mauvaises intentions étaient présentes. Tout comme avant, la Sibylle farouche ne se faisait accepter de personne. Seul à ses côtés, ce p'tit yankee, fils d'un subordonné du paternel, prêt à exploser la face de quiconque frôle la jolie blondinette.

Les enfants se sont métamorphosé, un peu plus tard. C'est à vingt ans que la sorcière s'est transformée en ange mortel, que la tignasse folle a refait son apparition pour devenir l'amoureux transi. Puis le yankee s'est changé en oeuvre d'art, représentation d'un zombie. S'est alors déroulé dans le dos du pauvre aimant des choses des plus atroces. Si la couverture de sa chérie était barmaid, la réalité était tout autre. Enfoncée jusqu'au cou dans le trafic d'organes, elle semait derrière elle le malheur, la douleur puis la mort, toujours accompagnée de son fidèle mort-vivant. Sa carrière, comme un héritage de famille, aurait du la placer en pleine lumière dans le réseau. Mais c'est son camarade qu'elle a poussé tout en haut. Tandis que le grand zombie escaladait les échelons de la hiérarchie, elle menait le jeu dans l'ombre et poursuivait sa p'tite relation chaotique avec son amour jaloux.

Puis un jour, tout dégringola. Neuf ans d'amour. Neuf ans de crimes. Et ce fut la prison. Un an de prison. Un an de suivi psychiatrique. Et ce fut alors l'île Poveglia. Elle fut jetée là, comme une cochonnerie dont on veut se débarrasser.